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Evariste, acteur du redressement dans la commune de Mora, Extrême-Nord Cameroun

PILIER 2 - SECURITE ALIMENTAIRE ET MOYENS D'EXISTENCE
 

Au Cameroun, le projet de « Redressement Economique et Social Inclusif du Lac Tchad » (RESILAC) couvre, depuis 2018, quatre communes de la région de l’Extrême-Nord : Mindif, Dargala, Mora et Koza. Dans le cadre du projet, l’économie locale et l’insertion économique des jeunes sont soutenues par des travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO) de création et de réhabilitation d’actifs communautaires, par le développement d’associations villageoises d’épargne et de crédit, par la mise en relation de partenaires économiques ainsi que par la formation (alphabétisation fonctionnelle, formations adaptées aux choix des personnes appuyées et au marché local, renforcement sur la gestion des AVEC et des microprojets).

Evariste

Au Cameroun, plus de 1 000 jeunes ont participé aux travaux HIMO[1] parmi lesquels 132 jeunes de la Commune de Mora qui ont été mobilisés pendant quatre mois pour l’aménagement d’un barrage. En échange de leur activité, les participant.e.s gagnaient chacun 40 000 FCFA (61€[2]) par mois, dont une partie était épargnée et restituée en fin de chantier en vue de la mise en place de leur microprojet.

Evariste, est l’un des 132 jeunes ayant participé à la construction du barrage de la commune de Mora ; il nous fait part de son expérience et de la façon dont RESILAC a durablement amélioré ses conditions de vie et celles de la communauté.

« Avant l’arrivée du RESILAC dans notre village, j’étais endetté. J’avais d’énormes difficultés à faire face à mes charges familiales. L’agriculture et l’élevage sont nos principales activités mais à chaque campagne agricole, je ne récoltais que 2 à 3 sacs de mil; notre denrée alimentaire de base. Je jonglais aussi avec mon élevage de volailles (quatre poules et un coq). Mais ce n’était pas assez.

En plus, ma femme a accouché dans des conditions difficiles ne lui permettant plus de travailler comme avant.

J’avais complètement perdu espoir quand en octobre 2020, le programme RESILAC a été annoncé dans notre village. J’ai été informé par un membre de notre communauté que le programme proposait à des personnes en situation difficile de participer à des travaux d’intérêt communautaire. J’ai eu la chance d’être sélectionné parmi les bénéficiaires.

 A la fin du chantier, grâce à la somme épargnée, notre groupe a choisi de développer un microprojet de production et du stockage du maïs et du mil. Nous avons cotisé 262 500 FCFA (403€[2]) soit 37 500 FCFA (58€[2]) chacun, et nous avons pu acheter et stocker 10 sacs de maïs et 12 sacs de mil que nous revendrons lorsque les prix seront en hausse. Une partie du mil sera partagé entre les membres, pour leur utilisation personnelle, pour leur faciliter le passage de la période de soudure. Aussi, nous ambitionnons de louer une parcelle d’un hectare et de nous procurer les intrants agricoles (semences et engrais) pour produire nous-mêmes les céréales.

Le barrage d’eau que nous avons construit dans le cadre des travaux HIMO, a contribué à résoudre le problème d’accès à l’eau dans notre communauté. Avant, pour avoir de l’eau pour nos animaux, il fallait parcourir une distance de 9 km, c’était pénible et ça nous prenait beaucoup de temps. D’ailleurs, cela avait conduit nos populations à l’abandon de l’élevage des bovins. Avec ce barrage, nous comptons relancer nos activités d’élevage. Nous avons même constaté le retour d’une espèce d’oiseaux qui avait quitté le village à cause de la rareté des pluies. »

Depuis sa création, le barrage, désormais profond de 5 mètres suite à la saison des pluies 2022, profite aux communautés qui y ont développé l’élevage de bovins et d’ovins, l’agriculture mais aussi la pisciculture.

[1] Les Chantiers à Haute Intensité de Main d’œuvre développés au Niger, au Nigeria et au Tchad sont des Travaux d’intérêts Communautaires (TICOM) au Cameroun.

Le terme HIMO est utilisé ici pour faciliter la compréhension du témoignage

[2] Environ

Depuis sa création, le barrage, désormais profond de 5 mètres suite à la saison des pluies 2022, profite aux communautés qui y ont développé l’élevage de bovins et d’ovins, l’agriculture et aussi la pisciculture.

​​Je gagnais 10 000 FCFA (15€[2]) par semaine et le projet nous avait sensibilisés sur l’intérêt d’épargner. J’ai accepté que 50% de mon revenu soient épargnés sur un compte en banque. Le projet nous a aussi sensibilisés sur le système de cotisation selon l’approche des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) et sur le montage des microprojets.  On me versait la moitié de mon revenu à la fin de chaque semaine, et petit à petit, je voyais ma vie changer. Je pouvais acheter le mil et d’autres produits pour les besoins de la maison sans m’endetter, et en plus, j’épargnais dans l’AVEC.

Bief de Tapareo, Novembre 2022

Chantier TICOM, construction mare de Mémé, Cameroun

 RESILAC

Participantes à la formation sur l'hygiène menstruelle

RESILAC

Participantes à la formation sur l'hygiène menstruelle

Fabrication de briquettes de charbon

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