LE PROJET RESILAC >
Le projet RESILAC, « Redressement Economique et Social Inclusif du Lac Tchad », a pour objectif de créer des conditions favorables pour renforcer la capacité de résilience des populations par la relance économique, la cohésion sociale et la gestion durable des territoires de la région du lac Tchad les plus impactés par la crise sécuritaire et par le changement climatique.
Après une première phase de 5 ans (2018-2022), ayant démontré des effets encourageants, l’ensemble des parties prenantes du projet (Consortium d’ONGs et bailleurs de fonds) ont décidé de poursuivre leur engagement auprès cette région en crise à travers une seconde phase, conçue sur la base des apprentissages tirés de cette première phase.
Cette seconde phase (2024-2028) bénéficie du soutien financier de l’Union européenne et de l’Agence Française de Développement. Elle continue d’être mise en œuvre par un Consortium, composé d’Action Contre la Faim – chef de file, de CARE et du Groupe URD, en partenariat avec le réseau du CCFD-Terre Solidaire ainsi qu’avec des organisations locales et nationales dans chacun des pays.
CONTEXTE >
Historiquement, la région du bassin lac Tchad est un pôle rural attractif en ressources et en emplois, essentiel pour la vie des millions d’habitants de son arrière-pays.
Cette région, qui s’étend sur quatre pays : Cameroun, Niger, Nigéria et le Tchad, et compte environ 30 millions de personnes, est confrontée à une profonde crise socio-économique, politique, sécuritaire et climatique, exacerbée par une combinaison d’obstacles structurels de longue date qui se dressent contre son développement.
Le conflit entre forces militaires et groupes armés non étatiques ravage la région depuis près de 15 ans. Ce conflit a causé le déplacement de plus de 5 millions de personnes et donne lieu à l’une des crises humanitaires les plus importantes et les plus prolongées au monde, sans issue claire en vue. Les populations locales sont prises au piège de l’insécurité et des effets du changement climatique qui exacerbent la concurrence sur les ressources naturelles dans une région avec un grand potentiel. Le conflit en cours et l’insécurité alimentaire n’ont pas seulement perturbé l’économie et la cohésion sociale de la région ; ils ont également touché de manière disproportionnée les femmes, qui doivent faire face à des défis uniques.
Au cours des dernières années, les efforts visant à répondre aux défis de la région ont pris une dimension transfrontalière, avec la mise en œuvre de plusieurs projets régionaux d’envergure, dont le RESILAC.
DESCRIPTIF >
L’approche territoriale comme composante centrale de la logique d’intervention du projet, elle guide l’action.
Dans le cadre du projet RESILAC :
-
L’approche territoriale prend en compte les territoires qui font sens pour les acteurs et communautés afin de s’adapter
aux spécificités et réalités locales ;
-
L’approche territoriale cordonne une réponse multi-sectorielle et adopte une approche holistique en prenant en compte
les besoins de l’ensemble des groupes sociaux qui vivent sur le territoire ;
-
L’approche territoriale place les acteurs locaux au cœur de l’intervention en reconnaissant leur leadership, leur diversité
et en composant des réponses avec eux sur des principes de concertation et de codécision.
Il s’agit d’améliorer les conditions de vie des ménages, notamment des plus vulnérables (réfugiés, déplacés internes et
communautés hôtes) et d’accompagner les acteurs des territoires à devenir pilote du changement.
Le projet cible donc les forces vives des territoires (jeunes et femmes en particulier), les ménages vulnérables (déplacés,
réfugiés, communautés hôtes), les acteurs du territoire qui animent la vie des territoires et les associations locales,
porteuses de changements positifs.
Le projet intervient à plusieurs niveaux : local (au cœur de son action), mais aussi régional/provincial et enfin national
(plaidoyer).
Cette approche territoriale s’articule autour des trois objectifs spécifiques (OS ou composantes) du projet,
qui interagissent à différents niveaux de façons complémentaires.
-
Composante 1 (OS 1) : Renforcer l'accès aux services de base, aux moyens de subsistance et aux opportunités
d'inclusion sociale pour les populations déplacées, rapatriées, réfugiées et les communautés hôtes vulnérables ;
-
Composante 2 (OS 2) : Améliorer les capacités des autorités, des organisations communautaires et
des organisations de la société civile aux niveaux local, régional et national pour assurer la cohésion sociale et
la gestion des ressources naturelles (GRN) autour du Lac Tchad ;
-
Composante 3 (OS3) : Appuyer la relance économique et promotion du commerce transfrontalier par l'accès
à l'emploi des hommes et des femmes et à des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux et halieutiques diversifiés
et adaptés au changement climatique.
Trois autres composantes transversales viennent compléter les objectifs du projet :
-
Genre : Le projet entend contribuer activement à favoriser l’égalité de genre, en intégrant cette dimension de manière
transversale dans son action et en visant une action réactive voire transformative en terme de genre.
-
Plaidoyer : Dans la continuité de ses actions de terrain, le projet ambitionne de porter son action auprès des décideurs
locaux, nationaux et internationaux afin d’appuyer des messages porteurs de changement à destination des décideurs
nationaux et des financeurs de la sous-région.
-
Production et gestion de connaissances utiles à la décision : Le projet se repose sur un dispositif de suivi-évaluation
solide et dynamique, capable de suivre en temps réel les réalisations, d’en mesurer les effets, d’apprendre et
de s’adapter en continu est essentiel pour « ne pas nuire » et pour la qualité des interventions. La production de
connaissances sera destinée aux acteurs de mise en œuvre du projet et plus largement aux acteurs du secteur l’aide.
RESILAC est conçu comme une solution agile en permanente adaptation face aux défis climatiques et sécuritaires
de la région.
Cette approche de gestion adaptative du projet permet ainsi :
-
De suivre les évolutions du projet et d’apprendre en continu en tirant les leçons régulièrement, et en s’assurant que
le projet respecte le principe « ne pas nuire »,
-
D’éclairer les questions opérationnelles qui apparaissent en cours de projet par de la connaissance produite sur
un temps court.
Pour plus d’information, consulter ici le podcast sur l’Agilité de l’aide(3/3)/L'exemple d'un projet particulièrement
complexe(Voir Ressources, Podcasts)
L'ANCRAGE DU PROJET >
L’approche territoriale du projet RESILAC implique d’agir en étroite collaboration avec les parties prenantes au niveau
de chaque territoire et pays. Ceci inclut notamment:
-
Les leaders communautaires et chefferies traditionnelles : Associés dès le démarrage à travers des diagnostics
participatifs d'auto-analyse visant à initier un dialogue multi-acteurs sur les principaux enjeux dans un territoire donné,
ils contribuent fortement à l’animation communautaire des débats collectifs ;
-
Les OSC et OCB : Les Organisations à Base Communautaire et de la Société Civile, appuyées par le projet,
favorisent l'engagement citoyen sous toutes ses formes. Elles sont notamment sollicitées dans le support à la mise
en œuvre des activités sur le terrain, afin qu’elles jouent leur rôle au cœur du développement des territoires ;
-
Les collectivités territoriales, services techniques déconcentrés et institutions publiques ou parapubliques locales :
Ces acteurs jouent un rôle central dans le développement local des territoires et facilitent, elles aussi,
la mise en œuvre du projet.
Enfin, les comités de pilotage, qui ont lieu à échéance régulière, jouent un rôle majeur dans le suivi du projet, et
permettent à l’ensemble des parties prenantes d’échanger autour de l'état d'avancement du projet, du contexte dans
les zones d'intervention, des points de vigilance et ajustements proposés, et des nouvelles activités
en voie de développement.
GOUVERNANCE & STRUCTURE DU PROJET >
Découvrez ici les organisations qui composent le réseau régional RESILAC
-
Le pilotage global du projet est assuré par le bureau régional RESILAC, basé à N’Djamena, qui est en charge
de la maîtrise d'ouvrage du projet. Il assure le bon fonctionnement, la bonne coordination ainsi que la cohérence
programmatique entre les pays. Il est composé d’un.e représentant.e régional.e et d’expert.es techniques régionaux
en charge de l’appui méthodologique et technique à chaque composante du projet, ainsi que du partage d’expériences
et de la capitalisation.
-
Dans chacun des pays, une unité de mise en œuvre du projet, composée de responsables des composantes du projet
et d’agents de terrain des différentes organisations de mise en œuvre, s’applique à implémenter les actions.
Un.e coordinateur.rice national.e RESILAC chapeaute chaque unité.
-
En termes de gouvernance institutionnelle : en complément des comités de pilotage opérationnels et nationaux
dans chacun des pays, le projet est gouverné au niveau régional par un comité directeur global co-présidé
par l'Union Européenne et l’Agence Française de Développement.
ZONES D’INTERVENTION >
Cette 2nde phase du RESILAC est mise en œuvre au Cameroun, Nigeria et Tchad, et plus spécifiquement :
-
Au Cameroun dans la région de l’Extrême Nord : Communes de Dargala, Mindif, Mora, Koza et Tokombéré
-
Au Nigeria, dans l’Etat du Borno : Maiduguri, LGA de Jere, LGA de Konduga (sous réserve)
-
Au Tchad, dans la Province du Lac
Conformément à la démarche du projet, les villages, grappes de villages, communautés sont définies à l’issue des diagnostics territoriaux avec les acteurs des territoires.
Nota Bene : A la différence de sa première phase, le projet RESILAC démarre ses actions sans le Niger en raison des décisions des financeurs du projet de suspendre le soutien financier à ce pays sur ce projet suite au changement de pouvoir survenu en juillet 2023. Sur demande du Consortium, la situation pourrait être réévaluée par les bailleurs de fonds.
Pour en savoir plus, découvrez la brochure de présentation du RESILAC 2 en cliquant ici