Mon nom est Amadou Mamane Issakou. Je suis ingénieur agronome de 38 ans avec 12 ans d'expérience dans le secteur humanitaire.  J'ai intégré le projet RESILAC dès la phase de démarrage de sa première phase en août 2018 au Niger, où j'ai occupé le poste de responsable de programme HIMO et production agricole avec ACF Espagne à Diffa. Depuis juillet 2024, je suis le coordinateur national de RESILAC*2 au Tchad.

 

Lors de mon travail sur le projet RESILAC, j'ai vécu des moments marquants qui m'ont permis d'apprendre énormément sur moi-même. Ces expériences ont considérablement enrichi mes compétences en management. J'ai découvert l'importance de la résilience et de l'adaptabilité, et j'ai pu appliquer ces leçons pour améliorer la coordination et l'efficacité des équipes que j’ai coordonnées entre 2020 et 2022 et à nouveau depuis ma prise de poste. Cette période a été déterminante pour mon développement professionnel et personnel. 

 

Comme anecdote, un jour de juin 2021, j'ai été invité par le gouvernorat de Diffa à une réunion de présentation des grands projets de la région. Lors de ma présentation, j'ai mentionné que notre projet ne disposait pas des mêmes ressources que ceux de la Banque mondiale présentés, qui bénéficient de dizaines de milliards de budget. À la fin de ma présentation, le secrétaire général du gouvernorat a pris la parole et a déclaré : "RESILAC n'a pas le budget des autres projets présentés, mais j'ai eu l'opportunité de voir ses réalisations, combien importantes pour les communautés, et d'entendre les témoignages très positifs à son sujet. Vous pouvez être fier de votre travail." 

 

D’après moi, c’est ça la particularité du projet RESILAC. Il est mis en œuvre à travers une approche multi-pays et multisectorielle dans plusieurs pays (Cameroun, Nigeria, Tchad et Niger) et aborde divers secteurs tels que la relance économique, la cohésion sociale, la gestion durable des territoires. C’est un projet qui qui a permis de toucher plus de 30,000 personnes rien qu’au Tchad lors de sa première phase. Il a intégré dans sa mise en œuvre les dimensions de l'aide humanitaire, du développement et de la paix, ce qui permet une réponse plus holistique et durable aux défis complexes de la région. Le projet a aussi mis un accent particulier sur les jeunes et les femmes, en leur offrant des opportunités d'emploi et en renforçant leurs capacités de résilience face aux changements climatiques. Ce qui a permis de réduire le taux de chômage et d’exode dans la zone couverte par ce dernier.  

 

La grande différence que je vois entre RESILAC*1 et RESILAC*2 réside dans la volonté de mieux faire en appliquant les leçons tirées de la première phase, d’améliorer l’inclusion de groupes les plus vulnérables dont les femmes, de renforcer la gouvernance locale à travers un renforcement des capacités des acteurs locaux pour une meilleure coordination, l’intégration de volet accès aux services de base et une meilleure préparation des communautés face aux chocs climatiques. A cela, il faut ajouter les initiatives pour promouvoir les échanges transfrontaliers, en mettant l'accent sur des systèmes de production adaptés au changement climatique. 

 

Ce qui me plaît particulièrement dans le projet RESILAC, c'est la constante remise en question de soi-même et le désir d'innover en permanence. Nous cherchons toujours à faire mieux que la fois précédente. La flexibilité du projet permet d'adapter nos actions aux besoins changeants des communautés. Voir les effets et impacts positifs sur les visages souriants des participants au programme est une source de grande satisfaction et de motivation.  

 

Mon seul regret est que, compte tenu de l'enveloppe budgétaire limitée allouée au projet, nous ne pouvons pas faire davantage en termes d'aménagement des espaces de production maraîchère, de construction d'écoles et de centres de santé, qui manquent cruellement dans la zone couverte par le projet.  

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