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L'agriculture innovante pour lutter contre le réchauffement climatique

Dans la province du Lac au Tchad

Article: L’agriculture innovante pour lutter contre le réchauffement climatique au Tchad,

Une région qui souffre du manque d’irrigation des cultures

La crise sécuritaire qui sévit dans la région du lac Tchad depuis 10 ans a profondément modifié la répartition de la population et précipité des évolutions qui étaient déjà à l'œuvre dans la zone sahélienne[1]. Ainsi, les mouvements de population de la zone insulaire du lac en proie aux attaques des Groupes Armés Non Etatiques (GANE), vers des zones moins humides et moins fertiles, ont eu pour conséquence une forte exploitation des ressources naturelles par les populations hôtes et déplacées à la recherche de moyens de subsistance.

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Ceci entraîne également des évolutions inattendues, comme la modification climatique des zones humides, où la pression anthropique[2] a considérablement chuté. Ces zones sont également prises de contrôle par des groupes armés : ceux-ci taxent l’accès aux ressources naturelles.

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Victimes de ces désastres, les populations sont en première ligne touchées et l’accès à l’eau reste une préoccupation majeure, tant pour la production agrosylvopastorale que pour la consommation humaine. En effet, dans la zone, les maladies hydriques font partie des premières causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans.

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Les problèmes d’accès à l’eau entraînent aussi une forte insécurité alimentaire, du fait de la faible production agricole (forte dépendance aux pluies) et des faibles revenus des ménages de la zone :  ceux-ci sont essentiellement issus de la vente des surplus agricoles.

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Malgré tout, le projet RESILAC a mené plusieurs études, tests et formations sur les potentialités d’introduction des pratiques agricoles innovantes et adaptées au changement climatique au Tchad, dans les cantons Nguélea 1 et 2, Bol et Ngarangou de la Province du Lac[3]. Dans cette région, majoritairement habitée par des ménages agricoles et agropastoraux, les activités de productions agricoles sont confrontées à des contraintes telles que :  

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  • Un faible accès aux intrants agricoles de bonne qualité ;

  • Un faible accès aux innovations agricoles ;

  • L’absence d’encadrement technique qui permettrait de mieux contrôler les effets des attaques des ravageurs, des mauvaises herbes, et des maladies sur la production ;

  • L’absence de réglementation régissant la divagation des animaux dans les zones de production agricoles ;

  • L’ensablement continu des polders[4], en raison de l’excès de vent et de l’absence de dispositif de protection biologique des polders.

 

Afin de mieux répondre aux besoins des populations bénéficiaires des activités d’ amélioration de leur production, une étude sur les pratiques innovantes endogènes[5] et exogènes a été conduite par RESILAC.

Les résultats de l’étude ont permis de mieux connaitre les pratiques existantes, ainsi que leurs limites, et de proposer des solutions idoines. C’est en ce sens que des sites expérimentaux, pour tester et diffuser des innovations, ainsi que des Champs Ecoles Paysans[6], pour renforcer les connaissances et pratiques culturales, ont été mis en œuvre.

Dans la zone des polders : un système d’irrigation solaire efficace

Les forages avec pompes solaires ont pour objet de permettre l’irrigation efficiente des cultures irriguées en exploitant une énergie potentielle gratuite : l’énergie solaire !

 

Ce type de forage est constitué d’un équipement spécial permettant  la production et la distribution d’eau pour l’irrigation des cultures maraîchères[7]. Il est innovant car il met à disposition une source d’énergie pour l’équipement d’exhaure (il s’agit de l’énergie solaire produite à l’aide des panneaux), ainsi que plusieurs tuyauteries de distribution de l’eau qui vont directement dans les parcelles d’irrigation.

 

Les avantages de ce système sont un coût d’exploitation faible, une facilité d’entretien lorsque les communautés y sont formées, une source d’énergie propre et autonome, et une économie de l’eau d’irrigation à travers la réduction de la perte de l’eau par infiltration, grâce aux tuyauteries de distribution de l’eau.

 

A ce sujet, Mahamat, un cultivateur de 49 ans qui réside dans la commune de N'Garangou, au Tchad, a participé à un processus d’apprentissage de nouvelles techniques agricoles, dispensé sous forme de Champ Ecole Paysan.

 

« Avant le projet RESILAC, j'étais un Maître communautaire. Je faisais du maraichage mais de manière traditionnelle sans beaucoup de techniques. Le projet RESILAC est alors arrivé dans ma région, et a aménagé un site maraîcher de Ngarangou. J’ai décidé de m’inscrire à des ateliers d’un Champ Ecole Paysan, au cours desquels on nous a enseigné de nouvelles techniques agricoles. Par le passé, il nous était impossible de faire du maraîchage dans de grandes superficies. Mais depuis, grâce à l'installation du système d'irrigation solaire qui fait jaillir de l'eau à tout moment, nous avons réussi à faire du maraîchage sur plus de 4 hectares ! »

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[1] Brochure « Impacts contrastés de la crise sécuritaire sur les situations foncières dans la région du Lac Tchad » Octobre 2020

[2] Anthropique : se dit d'un paysage, d'un sol, d'un relief dont la formation résulte essentiellement de l'intervention de l'homme.

[3] Rapport de l’étude sur les potentialités d’introduction des pratiques agricoles innovantes et adaptées au changement climatique dans le canton NGuéléa 1 et 2, cantons Bol et NGarangou dans la province du Lac Tchad, Avril 2020

[4] Le polder est une vaste étendue endiguée et asséchée, conquise sur la mer, sur les marais littoraux ou sur les lacs, située à une côte inférieure au niveau maximal du plan d’eau

[5] https://www.resilac.net/recherches: Revue sur les « Impacts contrastés de la crise sécuritaire sur les situations foncières dans la région du Tchad » à télécharger

[6] Il s’agit un groupe de 20 à 25 personnes se réunissant une fois par semaine pour cultiver une parcelle de formation tout au long d'une saison de culture et apprendre ensemble à résoudre des problèmes de production], aux cultivateurs et producteurs de la région.

[7] Fiche technique : Forage avec pompes solaires pour le maraîchage, au Tchad, Avril 2020

La santé mentale au coeur de la réinsertion professionnelle

A l'Extrême-Nord du Cameroun

Article: La santé mentale au coeur de la réinsertion professionnelle, Mai 2021
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La Région de l’Extrême Nord du Cameroun est confrontée depuis plusieurs années aux attaques des groupes armés qui entraînent des mouvements de populations et contribuent à amplifier les problèmes préexistants de malnutrition chronique et d’insécurité alimentaire.

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Depuis septembre 2017, cette situation a fait plusieurs milliers de déplacés internes dans le pays et engendré une inflation de 30 à 60 % sur certaines denrées[1]. Les quatre communes de la zone d’intervention du projet RESILAC que sont Dargala, Koza, Mindif et Mora, concentrent 56% de la population de cette région vivant sous le seuil de pauvreté[2].

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Les plus impactés sont les jeunes et les femmes. Les difficultés d’ordre économique que ces derniers rencontrent dans la région (précarité du marché du travail, ressources naturelles limitées pour la production, une insuffisance de revenus) engendrent fréquemment un état de détresse psychologique. Ceci est souvent couplé avec des traumatismes liés à la recrudescence de l’insécurité, aux conflits intrafamiliaux et aux violences basées sur le genre. Ainsi, les jeunes ont beaucoup de mal à puiser en eux les ressources nécessaires à leur réinsertion économique[3].

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Le projet RESILAC déploie au quotidien de nouvelles stratégies pour permettre aux jeunes et aux femmes camerounais.e.s. de puiser en eux les ressources nécessaires pour se réinsérer durablement sur le marché de l’emploi.

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Reprendre confiance en l'avenir

 

Les problèmes psychologiques affectent considérablement la capacité et la volonté des personnes affectées à coopérer, à vivre ensemble, à se projeter dans l’avenir de manière confiante et solide. Les troubles de stress post-traumatique sont considérés comme « le principal facteur à l'origine de la persistance des troubles psychiques au sortir des situations de conflit »[1]. 

Les programmes de santé mentale sont donc nécessaires pour permettre aux individus et populations de se relever, d’être plus résilientes et se lancer dans un projet d’avenir avec une plus grande confiance en eux-mêmes.

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C’est pourquoi, RESILAC intègre une prise en charge psychosociale dans les activités de relance économique, permettant aux jeunes qui intègrent le dispositif de formation-réinsertion, de bénéficier du protocole Problem Management + (PM+). Il s’agit d’un protocole développé à l’origine par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui, à travers des séances hebdomadaires individuelles, de 90 minutes environ, pendant cinq à sept semaines, soutient les individus dans la gestion de leurs problèmes psychologiques, de subsistance, leurs conflits familiaux et traumatismes. Une formation des agents de santé des centres médicaux sur place permet aussi de développer leurs compétences dans la prise en charge psychosociale, dans une région dépourvue de soins en santé mentale.

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Les résultats individuels sont très encourageants dans les communes où ce suivi a été mis en place.

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C’est notamment le cas pour Maimouna, 29 ans, mère de 2 enfants, résidente du village de Djamboutou (commune de Dargala). « Je souffrais d’insomnies, d’un manque d’appétit, de fatigue générale et de difficultés à me concentrer ». Des symptômes avérés de dépression et anxiété généralisée ont été observés lors de son évaluation clinique. Maimouna a été accompagnée par le PM+ durant 7 semaines, au cours desquelles elle a appris « plusieurs stratégies de gestion du stress et de reprise progressive d’une activité ». En milieu de parcours, elle a pu identifier une AGR de vente d’aliments sur un marché. RESILAC l’a assistée pour construire son business plan et mettre son activité en route. Depuis, raconte-t-elle, « j’ai enfin retrouvé le sommeil, et l’angoisse de rester seule à longueur de journée a disparu ».

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Fatou, 20 ans, mère de 2 enfants et résidente du village de Gaboua (commune de Koza), témoigne aussi :

 

« Je travaillais dans une ONG locale comme « pair éducateur » mais mes revenus n’étaient pas suffisants ni stables pour prendre soin de ma famille. Depuis quelques années, j’essayais d’intégrer la fonction publique, sans succès. Je me suis aussi séparée du père de mes enfants, je n’avais pas d’emploi stable, j’avais un vrai sentiment d’échec. »

 

Fatou s’est retrouvée plongée dans un état de détresse psychologique intense associé à des douleurs psychosomatiques. Elle a alors rejoint un chantier d’intérêt communautaire (TICOM) de RESILAC et participé à la prise en charge psychosociale PM+. Au cours des séances, Fatou a élaboré un plan d’action: s’inscrire dans un groupe d’information sur les concours de la fonction publique, se renseigner auprès de personnes ressources, démarrer une activité commerciale, favoriser le dialogue avec le père de ses enfants. Grâce à l’épargne issue des travaux TICOM et gérée avec son AVEC, elle a acheté des moutons dont la revente lui apportera un profit économique. L’amélioration de son état lui a aussi permis de renouer des liens sociaux.

 

« Certaines douleurs physiques sont encore présentes, mais j’ai retrouvé le sommeil et l’appétit, et je ressens une vraie amélioration de mon bien-être général ».

Epargner pour se stabiliser

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Les jeunes et les femmes sont également suivis et encadrés, grâce à un dispositif  performant  d’éducation-formation-insertion économique, qui leur permet de choisir un microprojet porteur et de renforcer leur capacité techniques et de gestion en vue d’investir en toute sécurité leurs épargnes.

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Ainsi, durant les mois de juin et juillet 2020, dans la commune de Mindif, les bénéficiaires d’un chantier ont été formés sur de nouvelles techniques d’engraissement et d’élevage de petits et gros ruminants (bœufs, moutons et chèvres), et des thématiques de comptabilité simplifiée – incluant la gestion d’outils comptables (cahiers de caisse et de gestion de stocks), l’appui à la réalisation d’achats en respectant les normes du marché de Dziguilao, la création de commissions d’achat[1], etc.

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Marthe, mère de deux enfants, raconte la création d’une AGR de production d’huile d’arachide dans le village de Maoudine (Mindif) :

 

« Nous avons constitué un groupement au sein de notre communauté, et nous avons appris à cultiver, étaler, faire sécher et écraser des arachides fraîches pour les transformer en huile et en croquettes. Désormais, nous vendons ces produits et mettons les bénéfices dans la caisse commune de notre AVEC[2]. Pour le moment, nous utilisons des marmites et des assiettes pour presser l’huile, mais notre objectif est d’acheter du matériel spécifique de pressage. En attendant, chaque dimanche, nous organisons des réunions pour voir l’état d’avancement de nos cotisations ».

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En outre, le projet sensibilise davantage les femmes au leadership qui a conduit à l’occupation de postes décisionnels au sein des AVEC[3]. C’est le cas des AVEC mixtes de la commune de Mindif dont les bureaux sont, pour le moment, composés à 46% de femmes.

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En tout état de cause, la prise en charge psychosociale menée par le projet RESILAC ne prétend pas résoudre définitivement les problèmes des bénéficiaires. En revanche, elle permet une mobilisation psychologique qui rend autonomes les individus et les met au centre de leur propre changement par le biais d’une réflexion sur les différentes voies de gestion de leurs problèmes émotionnels et de la vie quotidienne.

Retrouvez cet article sur les sites internet de nos partenaires:

[1] Données Banque Mondiale 2020

[2] Baseline initiale, Juin 2019 – Groupe URD/RESILAC et https://www.banquemondiale.org/fr/country/cameroon/overview

[3] Rapport de capitalisation, PM+ au profit du redressement économique, Mai 2020

[4] Rapport de démarrage de l’étude SMPS RESILAC – Groupe URD – Novembre 2020

[5] Rapport de formation du Chantier TICOM2 de Domayo (commune de Mindif) – 22 juin au 10 juillet 2020

[6] Association Villageoise d’Epargne et de Crédit

[7] Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit

Restaurer les terres au Niger

Dans la région de Diffa

Article: Restaurer les terres au Niger, Avril 2021
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 « Avant de réaliser une activité, l’équipe nous demande toujours si c’est conforme à nos besoins et à notre mode de vie. L’approche communautaire de RESILAC converge avec nos spécificités locales. ».

 

Ce constat, dressé par le président d’une OSC locale de la commune de Diffa[1], met en lumière l’approche portée par le projet RESILAC, qui opère dans un contexte sécuritaire et climatique complexe.

 

Depuis plus d’une décennie, la région de Diffa souffre d’une crise à causes multiples. Les fragilités structurelles liées à un environnement naturel impacté par le changement climatique, et aux capacités limitées des services étatiques, entraînent un manque d’infrastructures et d’accès aux services de base. A cela s’ajoutent les exactions et violences permanentes que les groupes armés font peser sur les populations. Cette insécurité multiforme et croissante a plusieurs conséquences : une réduction drastique de l’utilisation des zones fertiles du lac Tchad, des déplacements internes de populations et l’arrivée de réfugiés venant des pays voisins, une pression démographique sur les rares ressources disponibles dans certaines zones déjà fortement précarisées et l’exacerbation des conflits communautaires liés au partage des ressources naturelles[2].

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En outre, dans la région, les États et leurs services techniques déconcentrés interviennent de manière très limitée dans la gestion des terres à l’échelle locale. La loi foncière nigérienne contient des dispositions sur l’appropriation foncière et le règlement des conflits en zone rurale, mais celles-ci sont très peu utilisées, parce que les procédures sont souvent contraignantes et très coûteuses[3]. Si la gestion foncière reste globalement aux mains des chefferies traditionnelles, les pouvoirs de celles-ci s’amenuisent et l’absence de dialogue fige parfois les positions de chacun.

 

Par ailleurs, les effets du changement climatique sont une source supplémentaire de préoccupation et de tensions en réduisant leurs disponibilités à cause de l’ensablement, des sécheresses fréquentes et de la baisse de la fertilité des sols utilisés pour l’agriculture et l’élevage[4].

 

Face à cette situation, le projet RESILAC a mis en place des programmes ciblés pour restaurer les terres et aider les communautés à auto-gérer les ressources naturelles. Ces programmes sont novateurs, car ils font la promotion des débats pluri-acteurs à l'échelle locale, et formalisent les règles d’accès aux ressources naturelles par le biais de conventions locales pour les sites aménagés. Ces conventions de partenariat sont signées entre les leaders communautaires et les élus responsables des entités administratives des régions, ou les services techniques déconcentrés impliqués spécifiquement sur une activité agricole, et ce, en respectant toujours les lois en vigueur dans le pays.  Les programmes de RESILAC visent aussi à produire de nouvelles techniques pour définir le devenir des terres délaissées : établir des diagnostics pour optimiser l’utilisation de ces terres, tout en faisant preuve de créativité afin de garantir une exploitation respectueuse de l’environnement. 

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Une nouvelle approche du dialogue

 

Dans la région de Diffa, RESILAC renforce les mécanismes de dialogue entre entités territoriales (communes, cantons, chefferies) et leur communique des données pour leur permettre de faire le lien entre les besoins des populations et les problématiques de développement de leurs localités[5].

 

Ainsi, RESILAC a accompagné les communes de Maine Soroa, Chétimari et Goudoumaria, en collaboration avec les services techniques déconcentrés étatiques, à engager le processus d’actualisation du plan communal pour dessiner une vision d’ensemble des défis à relever au cours des cinq prochaines années.

 

Dans ces communes, les autorités départementales ont aidé le projet à créer 22    commissions    foncières communautaires. Ces commissions sont des entités administratives ayant pour mission de conduire des opérations d'aménagement. En complément, le projet a mis en place 7 cadres de concertation autour des chantiers à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO), qui servent à améliorer la médiation sur les conflits récurrents liés à l’accès aux ressources naturelles. Ceci se concrétise régulièrement par la signature de conventions-cadres pour répartir les rôles de tous les acteurs sur les sites agricoles aménagés.  

 

Tous ces dispositifs permettent de renforcer l’engagement communautaire, et de solliciter un effort commun pour réinvestir les terres à l’abandon.

 

En outre, les chantiers HIMO donnent du travail aux jeunes, aux femmes et aux populations vulnérables qui, par ce biais, participent au redressement économique de la communauté, peuvent épargner de l’argent et subvenir aux besoins de leurs familles. Ceci stabilise les populations dans la région, favorise la cohésion sociale et la résilience.

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Un programme inclusif et adapté à chaque village

 

A 95km de Diffa et 20km du chef-lieu de département Mainé Soroa, Adebour est un village qui concentre des activités d’agriculture pluviale, de maraîchage, d’élevage et de petit commerce[6]. Le village dispose de terres dunaires, pour la production agricole pluviale et l’élevage extensif dans les aires de pâturages communautaires. Il dispose aussi de vallées fertiles, propices à la production maraichère et pluviale. Les équipes de RESILAC y ont réalisé des diagnostics, en vue d’identifier les ressources naturelles qui font l’objet de plus de pression démographique et climatique[7].

 

Suite à ces diagnostics, les groupements d’agriculteurs se sont mobilisés pour restaurer les terres. Ces travaux bien ciblés ont notamment abouti à la construction de clôtures grillagées, de points d’eau permanents dans les vallées, la fixation de dunes ainsi que l’ensemencement avec des herbacés et la plantation de plants de Prosopis (dérivés des Acacias) qui freinent l’avancée du désert. Soumaila Malam AWARI, membre du comité de gestion du site, explique:

 

«Ce  site  est  important  pour nous, car il va non seulement sauver notre vallée de l’ensablement, mais aussi permettre à nos animaux de trouver à manger juste à côté du village ».

 

Par ailleurs, le projet promeut un accès équitable aux terres sur les sites restaurés. Ainsi, sur l’un des sites maraîchers communautaires du village, parmi les 48 chefs de ménage désignés pour la gestion des terres, 12 sont des femmes. Une véritable nouveauté, d’après Gaptia Mai WANDARA, jeune cultivatrice et mère de trois enfants :

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« Je bénéficie maintenant d’une parcelle de 200 m², où je cultive de la pomme de terre, tomate, moringa et laitue. Auparavant, c’était mon mari, seul, qui s’occupait du foyer en se proposant comme main d’œuvre et en vendant du charbon de bois. Désormais, la consommation de ces produits maraîchers a amélioré la sécurité nutritionnelle de ma famille. Et surtout, en tant que femme, avoir accès à la terre, c’est une fierté et une chance ».

 

La pratique de techniques innovantes adaptées aux enjeux climatiques

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Dans la région, les sols deviennent moins fertiles en raison de la dégradation continue des terres, liée aux mauvaises pratiques agricoles, à l’érosion et à l’ensablement.

 

Pour y remédier, RESILAC a mis sur pied des « activités pilotes » pour tester des pratiques innovantes.  A Yambal (un village de la commune de N’Guigmi), en partenariat avec l’Université de Diffa, 20 producteur·rices leaders, dont 50% des femmes, ont participé à des études expérimentales. Ibrahim Hamidou OUMAROU, référent technique du projet, précise :

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« Au total, sept techniques et pratiques ont été testées aux cotés des étudiants de l’université, portant sur  les paramètres de croissance et le rendement du maïs, les effets de l’écartement des plants sur la croissance, la productivité et l’efficacité d’une haie vive de moringa, les effets du compost sur la croissance et le rendement du maïs et de mil, l’efficacité du jus de neem contre les insectes ravageurs du niébé et les effets de la présence du basilic sur les insectes ravageurs du chou ».  

 

Lorsque les résultats sont concluants, ces nouvelles techniques seront ensuite enseignées aux villageois, par le biais de Champs-Ecoles Paysans[8].

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Ceci s’inscrit dans la démarche de transmission/pérennisation de techniques innovantes sur des enjeux primordiaux pour les habitants: les conséquences de la remontée des eaux sur le foncier, le problème de l'usage croissant de pesticides, et le devenir des terres délaissées face à la sécheresse.

 

Outre la formation pratique des producteurs ruraux, le personnel des services techniques étatiques locaux est également mobilisé. Ainsi, une formation sur l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) a été organisée en mars 2020, et renouvelée en juin à Zinder auprès de la Direction Régionale de l’Agriculture et des agents du projet RESILAC, en collaboration avec l’Institut International de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT).

 

 

 

Si la gouvernance foncière s’est depuis améliorée, la région demeure, néanmoins, le théâtre d’évolutions imprévisibles. La fragilité persistante des terres, les mouvements de populations et les prises de contrôle fréquentes des groupes armés non étatiques, qui notamment taxent l’accès aux ressources naturelles[9], imposent de redoubler d’ingéniosité pour penser, ensemble, les conditions d’un partage équitable et durable des ressources.

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Retrouvez cet article sur les sites internet de nos partenaires:

[1] Rapport d’évaluation itérative avec mini-séminaire (EIMS) N°3 conduit au Niger, Décembre 2020

[2] Compte-rendu, Visite Référent Pilier 1 – Région de Diffa, octobre 2020 – les visites datent du 18 au 26 août 2020

[3] Etude régionale de recherche INSUCO, Impacts contrastés de la crise sécuritaire sur les situations foncières dans la région du lac Tchad, 2020

[4] Rapport PASAM & AFD, La sécurité alimentaire des ménages ruraux sahéliens au Niger, dans les départements de Gouré et Maine Soroa.

[5] Rapport de Progrès du 31 août 2019 – Comité de pilotage global RESILAC

[6] Rapport de mission du référent technique régional – visite du 13 au 25 août 2020 – villages de Mamari Forage et Adebour 

[7] Rapport RESILAC d’exécution intermédiaire n°3 réalisé au Niger – Décembre 2020

[8] Champ-école paysan : un groupe de 20 à 25 personnes se réunissant une fois par semaine pour cultiver une parcelle de formation tout au long d'une saison de culture et apprendre ensemble à résoudre des problèmes de production

[9] Etude régionale de recherche INSUCO, Impacts contrastés de la crise sécuritaire sur les situations foncières dans la région du lac Tchad, 2020

Agir pou la santé mentle

Agir pour la santé mentale, une affaire de tous

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Consacrée à la sensibilisation et à l’éducation de tous aux problèmes de santé mentale, la Journée Mondiale de la Santé Mentale s’est déroulée, comme chaque année depuis 1992, le 10 octobre à travers le monde. Cet événement qui attire l’attention sur une dimension humaine souvent négligée et vise à lutter contre la stigmatisation et la discrimination de personnes atteintes de troubles psychiques avait cette année pour thème « Faisons des soins de santé mentale pour tous une réalité ».

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Santé mentale et pays du Sahel

La prise en charge psychologique des personnes atteintes de troubles mentaux reste une problématique peu explorée sur le continent africain où elle est très faible voire inexistante dans certaines régions. Selon la Fédération mondiale pour la santé mentale, entre 75 et 95 % des personnes en souffrance psychique dans les pays à faibles revenus, n'ont aucun accès aux services de santé mentale.

Les pays du Sahel, notamment les pays limitrophes du Bassin du Lac Tchad, connaissent une augmentation des besoins en santé mentale chez les riverains, exacerbée par les multiples crises sécuritaires, socio-économiques et climatiques qui impactent la région depuis les cinq dernières années. Alors que les besoins de prise en charge ne cessent d’augmenter, la santé mentale ne fait cependant pas encore partie des priorités de la plupart des acteurs humanitaires ou institutionnels.

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L’approche RESILAC

En vue de contribuer à la réponse à ces besoins, le projet

RESILAC « Redressement Économique et Social Inclusif du

Lac Tchad » a intégré une composante en santé mentale et

soutien psychosocial visant l’amélioration du bien-être et le

renforcement de la résilience et de la cohésion sociale des

populations. Mis en œuvre par un consortium international

(Action Contre la Faim, CARE et Groupe URD) en partenariat

avec le réseau du CCFD – Terre Solidaire, Search For Common

Ground et des organisations nationales, le projet œuvre au

développement économique à travers différents piliers dans les

quatre pays du pourtour du Bassin du Lac : Niger, Nigeria,

Cameroun et Tchad.

Depuis 2019, à travers la mise en place de groupes de

soutien psychosocial, d’accompagnements individuels et

d’éducation à base communautaire sur les symptômes psychiques des troubles communs en santé mentale, le volet santé mentale et soutien psychosocial du projet intervient pour l’amélioration du sentiment de bien-être subjectif [1] des populations affectées par les crises du Bassin du Lac Tchad. Entre 2019 et 2021, RESILAC a ainsi pris en charge 7 685 individus dans la région, formé 1 500 acteurs locaux en premiers secours psychologiques et 49 agents de santé à l’intégration d’un protocole de prise en charge psychosociale dans les structures de santé primaire.

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Manque de moyens humains et matériels

Bien que la réponse directe auprès des bénéficiaires est importante, l’ampleur des besoins est bien supérieure à la capacité de réponse d’un unique projet. En effet, le manque de formation de personnel qualifié et l’insuffisance des centres de santé ne permettent pas de couvrir l’ensemble des besoins. Dans la Province du Lac, au Tchad, aucun centre de prise en charge psychosocial n’est disponible, et le ratio personnel de santé par habitant est édifiant : un psychiatre en activité pour dix-sept millions d’habitants. Au Niger, seuls deux centres psychiatriques spécialisés sont efficients pour tout le pays à des centaines de kilomètres de la région de Diffa.

Face à ces constats, le projet RESILAC, inscrit dans une démarche durable, a initié la formation d’agents de santé en vue de l’intégration d’une prise en charge psychosociale au sein des structures sanitaires. De même, les actions de plaidoyer auprès des autorités locales et de la communauté internationale constituent un axe central pour la pérennisation de notre intervention. [i]

 

Un plaidoyer pour une prise en charge psychosociale pour tous !

Permettre à tous d’avoir accès à un accompagnement psychosocial est ainsi un paramètre à prendre en compte au sein des programmes de santé et de développement qui aura pour résultante majeure de renforcer l’amélioration de la résilience des populations. Pourtant ceci ne sera

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 Prise en charge psychosociale en groupe 

Emission radio à l'occasion de la Journée Mondiale de la Santé Mentale

[1] Bien-être subjectif : perception que chaque individu a de son propre état de bien-être

RESILAC: emploi des jeunes et développement local au cœur d'un atelier multi-pays 

L’atelier multi-pays « emploi des jeunes et développement local » qui a rassemblé les experts du domaine et parties prenantes du projet RESILAC du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad s’est tenu du 09 au 12 Novembre en visioconférence.

A l’initiative d’un des membres du consortium, CARE Cameroun, l’atelier a réuni 44 participant.e.s dont les représentant.e.s des communes concernées par le projet, des Organisations de la Société Civile (OSC), des bénéficiaires ainsi que des expert.e.s locaux et nationaux.

 

Dans le bassin du Lac Tchad, une proportion importante de jeunes ne bénéficie d’aucun accès à l’emploi et à la formation. Deux problématiques principales s’opposent à eux. La première est le manque de moyens matériels et financiers qui ne leur permet pas de démarrer une activité professionnelle. La seconde réside dans le catalogue de formations disponibles trop peu nombreuses et/ou inadaptées aux besoins du marché et aux perspectives professionnelles des demandeur.se.s.

Dans une région économiquement et socialement instable, le manque de structures et d’investissement au profit de la formation professionnelle allié à un faible taux d’employabilité des jeunes (50 à 60% des jeunes diplômé.e.s sont au chômage[1]) inciterait ainsi une partie d’entre eux.elles à quitter leurs zones d’habitation initiales ou à rejoindre les rangs des groupes armés non étatiques (GANE) afin de pouvoir répondre à leurs besoins primaires et à ceux de leur famille, entretenant de cette façon et malgré eux le cercle vicieux de la violence et de la vulnérabilité.   

 

Le projet RESILAC (Redressement Economique et Social Inclusif du Lac Tchad) contribue au redressement économique et au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale des territoires du bassin du Lac Tchad les plus impactés par la crise sécuritaire et le changement climatique.

A travers son Pilier 3 « renforcement des capacités et appui institutionnel », le projet vise à renforcer les capacités et prérogatives des pouvoirs publics, des collectivités territoriales et des OSC afin de les aider à jouer un rôle central dans la mise en œuvre des projets de développement. C’est donc dans l’objectif d’accroître l’implication des acteurs locaux dans l’insertion professionnelle et socioéconomique des jeunes à travers une gouvernance orientée vers les communautés que l’atelier multi-pays a été pensé.

 

Les participant.e.s, réuni.e.s pendant quatre jours sous forme de groupes de travail, ont abordé les thématiques transversales de la décentralisation, de la gouvernance et de la coopération transfrontalière afin d’atteindre plusieurs objectifs :

 

  • Identifier les dispositifs et outils pertinents d’insertion socioéconomique des jeunes mis à disposition des élus locaux dans le cadre de la décentralisation ;

  • Identifier et clarifier les rôles et responsabilités des principaux acteurs étatiques et non étatiques intervenant dans la promotion de l’emploi des jeunes ;

  • Identifier les potentialités et opportunités d’insertion durable des jeunes autour du Lac Tchad ;

  • Elaborer et produire des cadres logiques partiels d‘appui à l’amélioration de l’emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes par et entre pays ;

  • Elaborer des plans de plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources visant à renforcer les stratégies d’emploi et d’insertion professionnelle des jeunes du lac Tchad.

 

En s’appuyant sur les processus antérieurs et en cours dans la région du bassin du Lac Tchad, telles que la stratégie régionale de l’Union Africaine de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du Lac Tchad affectées par la crise des GANE et la Stratégie Régionale de Stabilisation développée par le Forum des Gouverneurs, les résolutions de cet atelier permettront de développer une proposition de « programme régional emploi jeune ».

 

[1] Source : https://webapps.ifad.org/members/eb/131R/docs/french/EB-2020-131-R-R-16.pdf

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Atelier multi-pays
CommuniquéFODEREN

Communiqué de presse - Forum sur le développement socio-économique dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun - 25 au 27 mai 2021

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A l'occasion du Forum, les acteurs au niveau régional se sont retrouvés dans un cadre de réflexion et de concertation sur la stratégie globale de développement socio-économique de la Région pour :

  • Discuter plus largement des politiques publiques mises en oeuvre dans la région de l’Extrême Nord pour le développement socio-économique de la région ;

  • Mettre en évidence les liens entre réalisations du BIP (souvent avec une entrée sociale) et développement économique local ;

  • Relayer les recommandations issues de l’enquête sur le BIP, de les mettre en débat et d’en formuler de nouvelles (sous forme de plaidoyer pour les communes) aux élus locaux pour qu’ils portent la voix des communautés auprès des députés et des instances décisionnelles nationales et internationales.

Ce forum constitue un acte de plaidoyer en faveur d’un développement répondant aux besoins réels de la population de l’Extrême-Nord.

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Atelier de restitution et de plaidoyer du FODEREN 1 : présentation du « Document de Stratégie de Développement Socio-économique de la Région de l’Extrême-Nord »

Restitution FODEREN

Qu’est-ce que le FODEREN 1 ?

Suite à une étude interne portant sur le Budget d’Investissement Publique (BIP) de la Région de l’Extrême Nord Cameroun ayant fait ressortir le faible taux d’implication des communautés dans la mise en œuvre des projets dont elles sont directement bénéficiaires et à l’initiative du Comité Diocésain de Développement (CDD), partenaire du projet aux côtés de Action Contre la Faim et CARE Cameroun, le projet RESILAC (Redressement Economique et Social du Lac Tchad) a organisé le Forum sur le Développement Socioéconomique de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun (FODEREN) au mois de mai 2021. L’objectif de cette rencontre inscrite dans une démarche stratégique était de rassembler les bénéficiaires, acteurs et experts du domaine et de la région en vue de l’élaboration d’une nouvelle stratégie de développement de l’Extrême-Nord Cameroun.

Pendant six jours, trois cent vingt-cinq participants venant des six départements de la région se sont réunis afin d’échanger plus largement sur les politiques publiques mises en œuvre dans l’Extrême-Nord Cameroun pour le développement socioéconomique de la région ainsi que de mettre en évidence les liens entre réalisation du Budget d’Investissement Publique (BIP) et développement économique local. L’objectif étant l’élaboration d’une stratégie de renforcement de la résilience des populations et la consolidation de la décentralisation et du développement à l’échelle locale. 

 

Elaboration du Document de Stratégie de Développement Socio-économique de la Région de l’Extrême-Nord

L’atelier de restitution et de plaidoyer du FODEREN, précédé par deux jours de présentation de la feuille de route du nouveau plan de développement local aux ministres et autorités concernées, s’est tenu les 21 et 22 octobre à Yaoundé, Cameroun. Cent quarante personnes ont participé à l’atelier dont les objectifs étaient de :

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  • Présenter le FODEREN aux bailleurs de fonds, ambassades et partenaires techniques et financiers;

  • Décliner la stratégie de développement socioéconomique de la région de l’Extrême-Nord Cameroun; 

  • Présenter les attentes et expectatives du Conseil Régional de l’Extrême-Nord aux partenaires techniques et financiers. 

 

Le Document de Stratégie de Développement Socioéconomique de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun élaboré suite au FODEREN1 ambitionne de consolider et de pérenniser les actions de RESILAC en soutenant la croissance économique de la région et l’amélioration des conditions de vie des populations à travers quatre axes d’intervention principaux :

  • Le développement du capital humain afin de facilité l’accès des populations à la santé, à l’éducation, à l’eau ainsi qu’aux services sociaux de base;

  • Le développement économique par le biais du développement des filières de transformation des produits locaux et la modernisation du secteur agricole;

  • La modernisation des infrastructures en vue de faciliter le développement;

  • La consolidation des bonnes pratiques de gouvernance et de préservation de l’environnement dans le but d’améliorer la résilience des communautés face aux défis climatiques qui menacent notamment la sécurité alimentaire de l’Extrême-Nord Cameroun.

 

Cette stratégie fera l’objet d’une validation par les conseillers régionaux de l’Extrême-Nord Cameroun au cours de la session de décembre 2021.

Afin d’enrichir le document de stratégie, le président du conseil régional et son équipe ont entrepris une tournée, qui s’effectuera du 15 au 25 novembre 2021, auprès des forces vives et sectorielles des six départements afin de recueillir leurs observations. L’adoption définitive du Document de Stratégie de Développement Socio-Economique de la Région Extrême-Nord se déroulera lors de la session de décembre 2021.

 

Quels enjeux ?

Pour RESILAC, l’atelier a aussi permis de mettre en avant la réussite de l’approche méthodologique inclusive du projet  basée sur les acteurs locaux (bénéficiaires), forces vives (leaders communautaires, OSC, élus locaux), pouvoirs publics, autorités religieuses mais aussi de contribuer à la mise en place d’un plan de développement défini pour la région de l’Extrême-Nord Cameroun, pionnière parmi les dix régions du Cameroun, ainsi que de perfectionner le processus des diagnostics communautaires avec la certitude que les besoins réels des communautés bénéficiaires des différents projets seront désormais pris en compte dans les BIP et d’autres projets de développement les concernant.

La mise en place de cette stratégie permettra particulièrement de mieux prendre en compte les besoins réels des communautés de l’Extrême-Nord Cameroun dans les projets de développement de la région en les impliquant dans l’élaboration des budgets visant au développement de projets communaux à travers leurs représentants et conseillers régionaux.

 

A travers la nouvelle « Stratégie de Développement Socioéconomique de la Région de l’Extrême-Nord », RESILAC au Cameroun n’apporte plus seulement une réponse à quatre communes de l’Extrême-Nord Cameroun, mais à toute la région.

 

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Développement socio-économique du Lac Tchad: l'intégration du genre au sein de RESILAC

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En 2020 au Tchad 80% des cas reportés de VBG concernaient des agressions subies par des femmes. [2]  

S’il est nécessaire et même parfois vital de prendre en charge les survivant.e.s de VBG, il est aussi essentiel d’impliquer l’ensemble des acteurs des communautés dans la lutte contre ces violences. C’est pourquoi au Niger, 16 comités villageois genre dont le rôle est d’assurer la protection des femmes et des enfants et de recenser les cas de violences basées sur le genre ont été mis en place.

Composés d’un chef de village, d’un chef religieux et de trois femmes élues par la communauté, les comités travaillent avec ces dernières en vue d’améliorer la considération et l’implication des femmes en leur sein. A travers l’organisation de séances de sensibilisations organisées en collaboration avec la direction régionale de la promotion des femmes et de la protection de l’enfant et largement soutenues par les chefs religieux et locaux, les hommes et les femmes sont incité.e.s à permettre à toutes et à tous de prendre la parole à l’occasion de consultations communautaires au sein d’espaces de dialogue communs ainsi qu’à respecter les droits de chacun.e. .

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Sensibiliser les populations est certes la première étape en vue d’inciter un changement de comportement, mais ne suffit cependant pas à induire un changement social. Ainsi, dans le but de sanctionner les auteurs de violence et de dissuader tout autre passage à l’acte, les comités recensent les cas de VBG en milieu communautaire afin d’avertir les services communaux, départementaux et régionaux compétents.  

 

« Depuis la mise en place des comités villageois genre, les femmes sont plus reconnues dans les communautés. Par exemple, un des chefs de village a concédé à un groupement de femmes appuyé par le projet deux hectares avec acte de donation pour qu’elles cultivent et vendent des oignons ».

 

Au Tchad, c’est auprès des femmes para-juristes des centres d’écoute que les femmes victimes peuvent se confier et trouver les solutions les plus adaptées aux sévices physiques et moraux qu’elles subissent. Toutes issues des communautés dans lesquelles elles interviennent, les femmes para juristes formées par le projet aux notions primaires du droit, écoutent et conseillent les femmes, leur apportent bienveillance et aident afin de trouver une solution auprès de la communauté (chefs religieux et chefs de villages) ou de la justice selon la gravité des faits remontés.  

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Si les VBG sont souvent associées aux violences physiques, les comités villageois et les centres d’écoute permettent ainsi d’identifier les violences verbales au même titre que les violences physiques.

Cependant, bien que la plupart des VBG soient recensées au sein des foyers ou de l’entourage, c’est aussi dans les médias que les violences verbales ont tendance à être répandues. En effet, force d’ancrage culturel, les stéréotypes, propos avilissants et misogynes sont banalisés au    quotidien et contribuent à la pérennisation des inégalités liées au genre. Au Tchad comme au Niger, les médias radio, télévisuels et écrits, très appréciés par les populations, ont un pouvoir d’influence qui leur confère la capacité à induire un changement de normes sociales. C’est pourquoi RESILAC, à travers le fonds FCDO a formé 35 journalistes à l’approche genre, à l’écriture inclusive et à l’inclusion positive des femmes dans les sujets d’actualité et de société. Cela dans l’objectif d’apporter une meilleure visibilité aux femmes au sein des sujets d’actualité et d’inciter les lecteur.rice.s et auditeur.rice.s à reconsidérer la place de celles-ci au sein de leur ménage et société.

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Afin de palier à cette discrimination, également source de conflits intercommunautaires, des conventions pour la Gestion des Ressources Naturelles (GRN) sont proposées aux communautés. Ces conventions établies en concertation avec les autorités locales et les communautés sur la base des lois coutumières et étatiques, apportent des réponses spécifiques et acceptées par toutes et tous aux conflits en matière de distribution et d’accès aux ressources naturelles. Alors qu’aux prémices de la composante portant sur « l’autonomisation des femmes et des jeunes », 21% des femmes avaient accès aux ressources productives, elles sont désormais 34% à exploiter ces terres jusque-là réservée aux hommes.

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Que ce soit en termes de cohésion sociale, d’accès à la terre, de réinsertion socio-économique ou encore de suivi psychosociale, les femmes et les jeunes, bien que souvent relayés au second plan, sont une force vive et essentielle au redressement économique et social du bassin du Lac Tchad. Les bénéficiaires et personnel travaillant sur le projet en sont un exemple certain comme Prisca, animatrice communautaire au Cameroun qui est engagée pour l’autonomisation et la résilience des femmes. Dans son témoignage disponible ICI, elle fait part de la résilience de ces femmes au cœur d’un environnement économique, climatique et sociétal hostile à leur autonomie.

 

[1] Cette composante a vu le jour grâce à un financement additionnel de FCDO couvrant le Tchad et le Niger sur une durée de 12 mois.

[2] Source : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/TCD_UNHCR_Dashboard%20VBG_2020.pdf

[3] Etude régionale sur les impacts contrastés de la crise sécuritaire sur les situations foncières dans la région du lac Tchad – INSUCO Juillet 2020

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Espace mère et enfants sur un chantier HIMO au Cameroun

Sensibiliser les communautés, permettre aux femmes de s’exprimer et mettre en place des systèmes de remontée des plaintes et de recensement des cas de violences est un premier pas vers l’autonomisation et la résilience des femmes du Bassin du Lac Tchad. Leur permettre d’accéder aux moyens de production est une étape de plus dans leur reconnaissance et leur indépendance.

En zone rurale, les femmes sont nombreuses à travailler dans les champs, mais en sont rarement locataires et encore moins propriétaires. Selon une étude réalisée[3] dans le cadre du projet concernant l’accès au foncier, les femmes accèdent plus difficilement aux parcelles agricoles que les hommes et disposent de moins grandes surfaces que les hommes : 50 % des parcelles des femmes ont une superficie de un hectare ou moins.

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La plupart des femmes en âge de travailler étant mères, la garde de leur.s enfant.s est indispensable pour leur permettre de travailler. Cependant, cette garde leur incombant intrinsèquement et le recours aux services de nourrices étant financièrement envisageable, un obstacle supplémentaire s’impose à leur autonomisation financière. Afin de palier à cet obstacle, des

espaces « mères et enfants » ont été mis en place sur les chantiers à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) mis en place par RESILAC au Cameroun.

Au sein de ces espaces, les mères peuvent faire garder gratuitement leurs enfants par des nourrices dans un lieu sécurisé pendant leur temps de travail sur ces chantiers de réhabilitation d’actif communautaires. Les mères peuvent à tout moment se libérer afin d’allaiter ou de passer un moment avec leur.s enfant.s.

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Dév soco-eco du Lac: intégration du genre au sen de RESILAC
Femmes du village de Adebour allant au moulin. .jpg

Le poids des normes sociales, culturelles et religieuses pèsent lourd sur les épaules des femmes du Sahel. Dans le Bassin du Lac Tchad, enclavé entre le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, les multiples crises auxquelles elles font face renforcent leur vulnérabilité et leur dépendance dans le contexte patriarcal dans lequel elles évoluent. A travers notamment la composante dédiée à « l’autonomisation des femmes et des jeunes »[1], RESILAC renforce l’autonomisation, l’insertion socio-économique et la protection des femmes au sein des communautés du bassin du Lac Tchad visant à la protection et à l’indépendance financière de ces femmes, piliers du développement de la Région.

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Maraîchères dans un champ école paysan au Tchad

Bénéficiaires de RESILAC au Niger

Le Warrantage: une phase d'amorce promettante pour la résilience des agriculteurs.ices du bassin du Lac Tchad
Au Tchad, 200 représentant.e.s de ménages dont 67% de femmes, bénéficient de cette activité.

Warrantage

Des récoltes abondantes mais peu de retombées financières

Les zones lacustres du lac Tchad sont propices à la culture de céréales et légumineuses tels que le mil, le maïs, le riz  ou encore le niébé[1].

Les cultures semées en amont de la saison des pluies qui s’étend de

juin à septembre, sont moissonnées d’octobre à janvier. En période

de récolte, les étals des marchés sont correctement approvisionnés

et les prix des produits restent accessibles aux populations ; il faut

compter en moyenne 20 000 XAF (30 €) pour un sac de 100kg

de mil.

Alors que ces récoltes permettent aux agriculteurs.ices de combler

une partie des besoins alimentaires de leur famille, le surplus ne pouvant être stocké est revendu au plus offrant du marché.

Récolte du maïs Champ Ecole Paysan, Tchad

L’offre étant supérieure à la demande en cette période de pleine récolte, les prix de vente chutent. Les revenus des agriculteurs.ices sont alors insuffisants pour assurer leur développement économique. Cet effet maintient donc les ménages dans une situation de vulnérabilité. Ayant vendu leur surplus quelques mois plus tôt, par manque de moyens de conservation notamment et besoin rapide d’argent pour combler leurs besoins non alimentaires, ils devront, pour survivre, racheter ces mêmes denrées au prix fort en période de soudure[2] ; un sac de mil de 100 kg coûtera désormais 40 000 XAF (60€) environ. *

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La plupart des ménages de la bande sahélienne, déjà soumis à l’insécurité alimentaire, se retrouvent dans l’incapacité de couvrir leurs besoins alimentaires, en quantité et en qualité, en période de soudure et mettent en danger la santé des plus vulnérables susceptibles de tomber dans la malnutrition, sous-nutrition. 

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Manque de lieu de stockage et besoin d’argent : les principales causes de la spéculation

Deux causes principales poussent les agriculteurs.ices à vendre rapidement leurs récoltes :

Premièrement, l’espace de stockage des ménages est très souvent insuffisant et inapproprié. Si certaines familles disposent de lieux de vie dont la surface permet de stocker les produits, rare est ce cas de figure. Les faibles revenus des agriculteurs.ices et le tarif élevé des loyers et matériaux de construction ne permettent à la plupart des familles de se loger et de réserver des espaces de stockage supplémentaires dans les conditions optimales.  Ainsi, une fois les besoins alimentaires couverts, et les stocks pour les quelques mois à venir réalisés, ces ménages ont un besoin urgent d’argent qui leur permettra de subvenir aux besoins secondaires exacerbés en saison des pluies (destruction des logements, maladies tel le paludisme, isolement dû aux inondations, etc.). 

De fait, la vente rapide des récoltes encourage la spéculation et induit la précarité des ménages. Les récoltes bradées en période de pleine récolte ne permettent pas aux agriculteurs.ices d’obtenir une rémunération décente à la hauteur du travail fourni et de la quantité de produits récoltée ; d’autant plus que ces mêmes récoltes seront revendues quelques mois plus tard pendant la période de soudure jusqu’au double de leur  prix initial. Une fois le stock vendu, les réserves alimentaires des ménages se retrouvent à vide quand arrive la période de soudure ; là où le prix des denrées alimentaires, devenues rares sur les marchés, augmente considérablement.

« J’ai déposé 4 sacs de maïs dans le magasin de warrantage pour obtenir un crédit de 80 000fcfa. Ça m’a permis d’ouvrir  une boutique de vente de condiments pendant 7 mois. 

Aujourd’hui, j’ai réalisé un chiffre d’affaire de 150 000FCFA. 

Soit 70 000FCFA de bénéfice. Grâce à ce fonds, je contribue en partie aux besoins de l’alimentation et l’accès aux soins de  mon ménage ». 

ACHTA MAHAMAT, agricultrice près de Bol, mariée et mère de 5 enfants

Achta Mahamat, bénéficiaire warrantage dans sa boutique, Tchad

Banque céréalière, Tchad

Les denrées sont ensuite conservées dans des magasins de stockage réunissant les conditions de conservation nécessaires pour mettre les produits à l’abri des facteurs météorologiques (fortes chaleurs, pluie, poussière) et des ravageurs réduisant ainsi les pertes liées aux mauvaises conditions de conservation. Un système de double serrure dont les clés (différentes) sont détenues par chacune des parties assure la mise en sécurité des réserves aux deux parties (groupements et IMF).

Une fois le crédit accordé, les producteurs membres des groupements (emprunteurs) ont désormais la capacité de mettre en place une activité génératrice de revenu leur assurant un revenu tout au long de l’année. 

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Une fois le crédit remboursé (avec un taux d’intérêt de 2%), les produits agricoles mis en gage ayant pris de la valeur à l’approche de la période de soudure, pourront être récupérés par leurs propriétaires, libres d’en disposer comme ils.elles le souhaitent selon les besoins de leur ménage.

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Dans le cas où les bénéficiaires n’auraient pu récolter, à travers leurs activités génératrices de revenu, le montant nécessaire au remboursement de leur crédit, les stocks mis en gage seront vendus par le comité de gestion et les recettes issues de la vente serviront au remboursement du crédit ; le surplus sera quant à lui partagé entre les bénéficiaires au prorata du stock mis en gage.

Stock de céréales, Tchad

[1] Institut de recherche pour le développement, JL. GM. Le développement du lac Tchad, situation actuelle et futurs possibles 

[2] Période couvrant les mois de juin à septembre pendant laquelle les stocks alimentaires des ménages sont au plus bas

[3]Période couvrant les mois de juin à septembre pendant laquelle les stocks alimentaires des ménages sont au plus bas

Appuyer l'insertion économique des jeunes par l'entreprenariat
 

Appuyer l'insertion économiue des junes grâce à l'entreprenariat
Video Niger

Le bassin du lac Tchad fait face depuis plusieurs décennies aux effets du changement climatique qui affecte les ressources productives des agriculteurs.ices et éleveurs.euses  (terres de cultures, points d’eau, aires de pâturage) ; ce qui a des conséquences néfastes sur la sécurité alimentaire des populations ainsi que sur leurs revenus issus de la production. De ce fait, le bassin du lac qui était jadis une zone d’attraction des jeunes ruraux à la recherche d’un emploi dans les activités agricoles est déserté par les jeunes à la recherche de meilleures opportunités. Cette situation est exacerbée depuis plus d’une décennie par un conflit entre les groupes armés non étatiques (GANE) et les forces armées des 4 pays qui se partagent le bassin du Lac.

 

Ce conflit, porte un coup dur sur les moyens d’existence des populations à travers le vol de bétail, l’interdiction de l’accès à des zones de pêches, les exactions sur les populations civiles qui induisent leur déplacement forcé hors de leurs zones d’habitation d’origine et exacerbent leur vulnérabilité.

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Si les réponses d’urgence (distribution de vivres, relocalisation…), qui restent toutefois nécessaires, permettent de limiter les effets dévastateurs de cette crise multifactorielle, c’est à travers le développement d’activités aux effets de long terme que les populations auront en main les clés de leur propre changement et résilience.

En vue de promouvoir l’entreprenariat des jeunes dans des secteurs porteurs dans leurs zones, le projet RESILAC a développé un parcours d’insertion économique « éducation-formation-insertion », adapté aux besoins d’accompagnement des jeunes afin qu’ils s’insèrent durablement dans les secteurs économiques porteurs de leurs choix.  Ce parcours d’insertion économique place les jeunes au centre des prises de décision en les accompagnant notamment dans le développement de microprojets, l’appui aux chaines de valeur et la mise en relation avec les acteurs économiques du secteur privé.

Pendant cinq ans, le projet RESILAC est intervenu dans cette dynamique afin d’appuyer la résilience et l’autonomie des populations, en particulier de la jeunesse, autour du bassin du Lac Tchad : Région de Diffa au Niger, Etat de Borno au Nigéria, province du Lac au Tchad, et région de l’Extrême-Nord du Cameroun.

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Un processus d’insertion économique adapté aux besoins des marchés et aux capacités des jeunes bénéficiaires

Le processus d’insertion économique développé par RESILAC intègre un ensemble d’étapes complémentaires et essentielles à la réussite d’une microentreprise, dans une approche participative et inclusive où le.la bénéficiaire est un.e acteur.trice actif.ve en mesure de prendre des décisions et de  construire son projet appuyé.e.s par des experts techniques.

En vue d’assurer la participation active et l’implication dans les activités d’insertion par les jeunes, le projet a procédé à la sélection de femmes et hommes âgés de 18 à 40 ans volontaires, présent.e.s dans la zone d’intervention du projet en mesure de conduire des activités à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) visant à dynamiser des actifs de leur communauté. 

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La participation aux activités à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) est la première étape vers l’insertion des jeunes qui, en contrepartie de leur implication sur les chantiers HIMO, reçoivent une rémunération dont 20% est constituée en épargne pour de futurs investissements et la mise en place d’activités génératrices de revenu.

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Des jeunes en mesure de prendre leur destin en main dans un environnement propice aux affaires 

Si l’absence de formations professionnelles est un frein majeur au développement des jeunes dans le bassin du lac Tchad, le manque d’espaces dédiés à l’écoulement de leurs productions et aux échanges entre acteurs économiques limitent leurs capacités à développer effectivement leur activité.

Dans une logique de dynamisation des transactions économiques, les jeunes entrepreneurs accompagné.e.s sur les activités agro-sylvo-pastorales sont invités à participer à des foires d’exposition organisées par les communes ou par RESILAC. Ces foires permettent aux entrepreneurs des chaînes de valeurs* de rencontrer leurs paires, acheteurs et revendeurs ; l’objectif étant de tisser des liens entre acteurs d’une même chaine de valeur.

Ainsi au Niger par exemple 358 jeunes formé.e.s et équipé.e.s à l’embouche (engraissement de moutons) ont pu vendre leurs moutons lors d’une foire organisée à l’occasion de la fête de Tabaski.

Dans le cadre de la mise en contact des acteurs des chaînes de valeur avec les acteurs privés, des rencontres appelées « business cocktail » sont aussi organisées afin d’impulser des partenariats répondant aux besoins spécifiques relatifs au développement des chaines des valeurs. Autour d’un jus de fruit, d’un café ou d’un thé, les acteurs d’une même chaîne de valeur peuvent échanger et établir des liens commerciaux afin de faire fructifier leurs commerces.

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Ainsi au Niger par exemple plus de 350 jeunes formé.e.s et équipé.e.s à l’embouche (engraissement de moutons) ont pu vendre leurs moutons lors d’une foire organisée à l’occasion de la fête de Tabaski.

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*L’appui aux chaînes de valeur du projet se caractérise par le renforcement de capacités et la dotation en matériel de groupements et de personnes à différents niveaux de fabrication d’un produit.

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4 000 personnes ont été appuyées dans leur activité de production/transformation

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Plus de 4 800 personnes ont bénéficié d'une formation professionnelle ou de renforcement de compétences

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20 filières chaînes de valeur ont été appuyées

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Plus de 1 500 projets professionnels ont été suivis et/ou conseillés

L’objectif de ce processus est d’améliorer les revenus des jeunes en vue de répondre à leurs besoins alimentaires et non alimentaires, de constituer une épargne, mais aussi de leur apporter l’appui conseil nécessaire pour affronter avec plus de sérénité le développement socioéconomique de leurs communautés à travers la mise en place de microentreprises.

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Bénéficiaire HIMO dans sa boutique construite avec l'épargne constituée, Cameroun

Jeune formé a l'ambouche du village de Mamari forage .JPG

Bénéficiaire embouche, Niger

Dans le cadre de la mise en contact des acteurs des chaînes de valeur avec les acteurs privés, des rencontres appelées « business cocktail » sont aussi organisées afin d’impulser des partenariats répondant aux besoins spécifiques relatifs au développement des chaines des valeurs. Autour d’un jus de fruit, d’un café ou d’un thé, les acteurs d’une même chaîne de valeur peuvent échanger et établir des liens commerciaux afin de faire fructifier leurs commerces.

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Transformation du sésame par un groupement de femmes, Niger

Les "Feedback Days" : RESILAC à l'écoute!

« Aujourd’hui, 88% des populations au Tchad pensent que leurs opinions ne sont pas prises en compte dans les décisions humanitaires. De plus, 71% considèrent que les ONG et partenaires internationaux ne sont pas à leur écoute. »[1]

 

Au vu des limites des méthodes et dispositifs « classiques » pour placer les populations au cœur de l’intervention, le projet RESILAC a développé un processus agile d’évaluation pour fournir une réponse adaptée et appropriée : le Feedback Day. Depuis son lancement en 2020, cette méthode a permis qu’en moyenne 200 personnes (parties prenantes) contribuent à améliorer le projet et introduire plus de 50 ajustements sur la mise en œuvre.

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Un processus d'écoute des populations

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La faible influence des communautés dans les interventions les concernant représente l’un des principaux obstacles vis-à-vis de la pertinence et de la qualité des actions de solidarité dans la région. Et pour cause, les responsables de projet ont peu d’écho de la part des bénéficiaires et des parties prenantes, et n’ont pas le temps ou les moyens de tirer les leçons opérationnelles pour améliorer la mise en œuvre en cours de projet.

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Le projet RESILAC replace donc ces communautés « au cœur de l’action » et des décisions qui les concernent. A travers le Feedback Day, elles peuvent exprimer leur vécu et avis sur l’intervention, prioriser leurs besoins et proposer des solutions.

 

« Depuis le début du projet, nous avons été sollicités. Et aujourd'hui, avec le Feedback Day, nous voyons que des mesures effectives sont prises pour nous écouter », témoigne un chef de communauté.

 

L’objectif des Feedback Days est donc de fournir un cadre d’échange et de participation aux personnes que le projet soutient, en s’appuyant sur leur perception de l’intervention en cours. Ainsi, RESILAC évalue la qualité de son intervention, apprend en temps réel, et améliore ses pratiques en cours de projet.   

 

Un mécanisme apprécié par Issakou Koundy, le Coordinateur National du projet au Tchad: « Maintenant je me sens plus à l’aise et confiant lors des visites terrain, car non seulement on rencontre les communautés, mais on leur rend compte de ce qui est fait avec les retours. Au sein de l'équipe, le Responsable de Suivi et Evaluation » n'est plus considéré comme un "policier" mais comme un "médiateur" vers lequel les équipes peuvent se tourner. »

 

L’initiative « Feedback Day » est ainsi conduite, tous les trois mois, par les responsables de suivi et évaluation internes sur le terrain.

6 questions basiques[2] inspirées de la Norme Fondamentale Humanitaire (CHS)[3] sont proposées comme fil conducteur des échanges :

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  1. Quels sont les éléments de RESILAC qui vous plaisent le plus ?

  2. Selon vous, avons-nous fourni ce dont vous aviez droit ?

  3. Recevez-vous suffisamment d’information à propos de RESILAC ?

  4. Avez-vous rencontré une difficulté/problème avec l’une de nos interventions ?

  5. Que pourrions-nous faire pour améliorer la qualité de nos interventions?

  6. Qu’est ce qui a changé en vous, que vous avez constaté avec l’appui du projet RESILAC ?

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Ces questions peuvent être adaptées selon le contexte. Comme l’explique l’un des responsables du projet : « A chaque fois que je me rends sur le terrain, je mets à jour le guide d'entretien. Il s'agit de questions ouvertes et la plupart sont adaptées en fonction des premières réponses recueillies. Cela élargit le spectre des questions possibles en fonction de la personne interrogée. »

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Des résultats encourageants

Dans l’ensemble des pays d’intervention du projet, la plupart des retours ont porté sur des problématiques récurrentes liées aux actions de solidarité internationale. Ce processus agile en quatre étapes fondamentales s’inscrit dans une démarche d'apprentissage continu qui vient compléter les mécanismes traditionnels de gestion des retours communautaires, des plaintes et d’évaluation.

 

Le Feedback Day c’est :

  • Optimisation des ressources : Le Feedback Day nécessite peu de moyens (temps, budgétaires, humains) tout en assurant la représentation des parties prenantes.

  • En temps réel : Le caractère agile et itératif de l’enquête permet d’ajuster le planning à celui des enjeux du programme.  

  • Prise en compte des retours :  Le dialogue ouvert et bilatéral renforce l'instauration d’un climat de confiance entre les équipes du projet et les communautés.

  • Apprentissage et émulation collective : Le processus d’enquête favorise la « désacralisation » de l’erreur et favorise une posture collective d’apprentissage et d’amélioration continue.

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A titre d’exemple, la communication entre l’équipe du projet et les parties prenantes s’est améliorée à travers l’échange régulier sur la programmation au Cameroun, ou l’organisation de missions de sensibilisation sur les objectifs du projet au Nigeria. Les ajustements sur la durabilité concernent notamment la mise en place de comités villageois pour assurer l’entretien des terres mises en valeur au Niger. Au Tchad, la définition de critères inclusifs a permis de garantir une meilleure représentativité des différentes communautés.

Le Feedback Day est salué non seulement par les parties prenantes du projet, mais aussi par les équipes, qui découvrent une « nouvelle » façon de travailler de concert avec les populations bénéficiaires vers l’atteinte des résultats collectifs.

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[1] Enquête sur la redevabilité humanitaire au Tchad (Ground Truth Solution, Juin 2019).

[2] Fiche capitalisation : Pilier 4 : Gestion des connaissances et Apprentissage Feedback Day, 22 Juillet 2020

[3] Norme Fondamentale Humanitaire : https://corehumanitarianstandard.org/files/files/CHS_French.pdf

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Les feedback Days

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RESILAC au Niger 

RESILAC en videos

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Depuis 2018, le projet de RESILAC met en œuvre des activités d’appui au renforcement du capital humain et de la cohésion sociale, au redressement économique et à la résilience ainsi qu’au renforcement des capacités institutionnelles auprès des populations et de treize territoires du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad.   

La région du bassin du lac Tchad doit faire face à des enjeux sociaux, environnementaux et politiques importants et une crise sécuritaire qui sévit depuis plus de 10 ans, mettant en péril le développement économique et social de cette région historiquement dynamique : une production sylvo-agro-pastorale fragilisée par la crise et le changement climatique, un accès très limité aux services de base, une insécurité exacerbant les fragilités structurelles de la zone, des équilibres communautaires bouleversés par la crise. 

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Le projet RESILAC a été conçu de manière à contribuer à apporter une réponse agile et durable à cette crise multiple ; l’action est organisée autour de quatre piliers d’intervention interconnectés et mise en œuvre par plus de 20 partenaires issus de la société civile, afin de toucher l’ensemble des couches sociales de la population.

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Les 5 années de mise en œuvre du projet ont permis de toucher plus de 159 000 personnes, dont 48% de femmes et 74% de jeunes, au sein de 13 territoires et 254 villages à travers une approche dite territoriale.  A travers une phase d’amorce de deux ans dont l’objectif était de tester et piloter la pertinence des activités et d’approches innovantes en fonction des besoins des personnes appuyées, les activités ont pu être adaptées aux différents contextes pendant la période suivante, de déploiement, qui a duré trois ans.

 A l'occasion de la clôture du projet , RESILAC propose 5 vidéos pour découvrir le projet et comprendre sa logique d’intervention au Niger, au Cameroun, au Tchad, au Nigeria ainsi qu’au niveau régional.

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Dans cette première vidéo, découvrez l’intervention de RESILAC au Niger qui a permis d’appuyer plus de 40 000 personnes au sein de 22 villages à travers notamment des activités de gestion concertée des ressources naturelles, de soutien psychosocial aux populations, d’adaptation des cultures aux changements climatiques ou encore de collaboration avec les services décentralisés en vue de pérenniser les actions du projet.

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Dans cette video, découvrez l’intervention de RESILAC au Cameroun qui a permis d’appuyer plus de 3000* personnes au sein de 124 villages à travers des activités de promotion du vivre-ensemble, d'appui en santé mentale de soutien psychosocial des populations, d'insertion socio-économique (emplois rapides communautaires, appui à la mise en place d'activités économiques,  renforcement d'Associations Villageoises d'Epargne et de Crédit) et de renforcement de capacités institutionnelles.

* Source : nombre de bénéficiaires finaux à fin décembre 2022

CAMEROUN

RESILAC au Cameroun 

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RESILAC au Nigeria

NIGERIA

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Dans cette vidéo, découvrez l’intervention de RESILAC au Nord-Est (Borno) du Nigeria où plus de 52 000 personnes ont été touchées par le projet. L'instabilité du contexte sécuritaire et les déplacements de populations dans cette zone du Nigeria nécessitent une adaptation permanente de l'action. Afin d'apporter une réponse aux besoins des populations et des territoires, RESILAC au Nigeria a notamment mis en place de nombreuses activités de cohésion sociale et de prévention des conflits, développé des activités de maraîchage et de pisciculture adaptées au contexte urbain et péri-urbain, renforcé les Associations Villageoises d'Epargne et de Crédit, appuyé à titre pilote l'élaboration du plan de développement de la localité de Jere. 

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RESILAC au Tchad

TCHAD

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Dans cette vidéo, découvrez l’intervention de RESILAC au Tchad qui a permis d’appuyer plus de 30 700 personnes au sein de 5 cantons, à travers notamment la réhabilitation d’actifs communautaires donnant accès à des terres cultivables, et le soutien psychologique et psychosocial aux personnes victimes de traumatismes et l’appui aux groupements notamment de femmes via notamment l’accès à l’épargne et au crédit favorisant le développement d’activités génératrices de revenus.

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RESILAC dans son ensemble

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Dans cette vidéo, découvrez l’approche régionale du projet RESILAC dans l'ensemble des quatre pays du pourtour du bassin du lac Tchad. Vous aurez un aperçu du contexte dans lequel il intervient, de sa stratégie programmatique et opérationnelle pour permettre d’avoir une intervention agile et répondant aux besoins des populations.

Regionale

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